6_Sans amour et sans haine

Il pleure dans mon coeur_Paul Verlaine

Et pour terminer ce cycle des six poètes maudits, première édition, copyright opéra mundi, : Paul Verlaine lui même, qui se plaça dans l’ouvrage sous l’anagramme de Pauvre Lelian. Paul Verlaine; l’archétype du poète maudit, mais dont la postérité fut portée jusqu’aux guitares pop d’un Gainsbourg en milieu de vie mélancolique. 

 Paul Verlaine, battant femme et tentant d’étrangler sa mère, abandonnant sa famille pour son époux infernal, Rimbaud, lui tirant dessus, retrouvant la foi en prison avant de mourir à 51 ans d’une pneumonie et d’un alcoolisme débridé.  Paul, le pauvre Paul, suiveur faible et submergé par une sensibilité qui l’emmena sur les routes de l’alcool hardcore, celles dont on ne revient pas indemnes, puis pas du tout.

Issues des Romances sans paroles, vingt et un  courts poèmes des années Rimbaud, et placé dans le chapitre des ariettes (c’est à dire de courtes mélodies), Il pleure sur la ville est un trésor de mélancolie pur, sans objet. On rejoint le poète par la fluidité du rythme, la simplicité des sonorités, la pureté des images, dans son sentiment à la fois familier et étrange  d’une tristesse à peine mâtinée par la surprise de la voir apparaitre en elle-même, sans causes ni explications,  sans amour et sans haine. 

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