10_Que ce balbutiement

J’ai tout appris de toi_Aragon

Poète il le fut, maudit non. Bien né à Neuilly, mort dans la gloire, médecin décoré de la croix de guerre de 14 et de 39, Aragon a porté aux nus les maudits pendant la période surréaliste puis les damnés de la terre à partir de 1931 avec le parti communiste. A chaque fois  à défaut d’en être.  Admirateur et défenseur de la femme, il le fut toute sa vie, lui qui fit d’Elsa sa muse de trente ans, et comme en témoigne de nombreux textes,  dont celui ci. Une admiration et une fidélité qui se colore de l’attirance révélée à la fin de la vie de Louis pour les jeunes gens. Une orientation évoquée 30 ans auparavant par son sulfureux ami d’alors, Pierre Drieu Larochelle dans son roman Gilles

Que serais-je sans toi? Au fond la question des préférences sexuelles d’Aragon est ici moins importante pour comprendre la sincérité de son histoire avec Elsa que celle de son propre épanouissement.  « J’ai tout appris de toi pour ce qui me concerne », c’est à dire j’ai tout appris de moi par toi. Tout ça n’est pas rien, et certainement plus que le sexe. Apprendre de l’autre, s’apprendre par l’autre, sans jamais apprendre l’autre.  Il y a la toute la promesse de la Rencontre majuscule. Que serais-je sans toi, sur un air de Jean Ferrat 

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