14_Là-bas

Parfum exotique_Charles Baudelaire

Et voici, pour moi comme pour beaucoup, le meilleur d’entre tous , le punk, snob, insupportable, arrogant et pétri de doutes, charmant et odieux, réactionnaire et ultra-moderne : le grand Charles Baudelaire, mort à 46 ans syphilitique et fou en 1867. Baudelaire et ses Fleurs du mal, interdites pour offense à la morale religieuse, unique recueil de poésie qui le place d’emblée au sommet de la littérature française à l’égal de son contemporain Hugo, mais avec d’autres armes, moins nombreuses mais plus acérées. .  Baudelaire carrément inventeur du spleen à lui seul. Mais Baudelaire aussi infatigable pourfendeur de la mesquinerie, pleins d’ironie et d’ivresse cruelle, lui qui se délecte de briser le pauvre pactole d’un vitrier dans la rue. Charles qui implore sa maman après trente ans de lui offrir un pantalon neuf que la misère lui interdit, ayant dilapidé l’héritage en six mois.  Baudelaire, fou de rage rentrant chez lui après que personne n’ai  cru bon de remarquer, à l ’hôtel de Pimoden où se réunit le gratin du paris décadent, qu’il s’était teint les cheveux d’un vert absinthe à la Johnny Rotten.  Plus snob que lui donc. Mais Charles aussi qui garde de son embarquement forcé de jeunesse pour les îles de la Réunion une zébrure de soleil  indélébile, Charles voyageur et grand rêveur voluptueux, toujours guidé vers des climats idylliques où il nous conduit en secret. Car Charles ne croit en rien, en tout cas pas en l’avenir de l’homme, mais il croit à la poésie. Elle est pour lui la seule manière d’être, de parler au monde et de se réconcilier avec la difficulté d’exister. En route donc pour quelques voyages lumineux portés par un parfum exotique.

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