5_Quel orgueil nous nous sommes donné

Au bord de la mer_Villiers de l’Isle Adam

Publié en 1866, la même année que la brise marine de Mallarmé et la chanson d’automne de Verlaine, Au bord de la mer, ce poème superbe et étrange  nous plonge dans l’imaginaire fougueux plein d’éclats et de mystère d’Auguste Villiers de l’Isle Adam. Intégralement cité dans les poètes maudits de Verlaine, Paul évoque l’évidence du sublime.  Villiers convoque le spectre d’une femme mystérieuse, reine d’orgueil, sombre et fière comme la nuit et déjà crépusculaire avec des reflets de sang et d’or sur son âme et sur sa beauté. Villiers de l’Isle Adam, créateur de la science fiction avec son Ève Future, légitimiste envers et contre tous et ardant défenseur de la commune  Monarchiste conservateur et esthète  avant-gardiste. Doux rêveurs rédacteur des contes cruels. D’un bout à l’autre du spectre mais rêveur, rêveur avant tout et jusqu’au bout.

Cette marche sur la grève entre l’océan et la nuit , la lune éclairant de grands cimetières sur la falaise, cette marche superbe et terrible nous amène vers une femme , cruelle et envoutante, merveilleuse et dangereuse, une autre Ophélia à la chevelure noir seulement rehaussée de diamants. Quel mystère poussait Villiers à convoquer de tels mondes fantastiques comme écrin à la femme de ses songes? Morgane, Claire Lenoir, Isis la déesse funéraire, L’Eve future : qui sont ces femmes dangereuses  qui pourraient nous sauver du positivisme, et de la rationalité misérable de l’époque, ou alors nous plonger dans les flots d’une colère sans retour.

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