Auteur/autrice : sly

9_En attendant demain m’enivre

Auteur de l’article Par sly
Date de l’article 21 juillet 2021
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Que sont mes amis devenus_Rutebeuf Grosse marche arrière chronologique, nous voici vers 1250, à l’époque des croisades et de Saint Louis, autant dire pas loin des origines même du concept de poète maudit , avec Rutebeuf, moitié jongleur moitié clerc, trouvères, qui parmi les premiers passe directement à la première personne et ose chanter son infortune. […]

Poète? Poète maudit. Car un poete est maudit, comme le punk no future. Rutebeuf ou Villon sont censés ouvrir un bal dont le carnet s’avère plus mince que ce que l’expression laisse à penser. Si l’on en croit le véritable inventeur de l’expression, Verlaine, lui même, celui des violons, des coups de flingue avec Arthur. Celui qui, comme et avant Gainsbourg , retourne sa veste doublée de vison. Des poètes maudits, Verlaine qui en fait en 1884 le titre d’un livre à leur gloire, en choisit d’abords trois : Rimbaud le fulgurant précoce, Mallarmé le professeur dépressif et Corbiere le Breton incompris. Quatre ans après, il leur ajoute l’impeccable et très S-M Villiers de l’Isle Adam, la tendre et éconduite ( seule femme) Marceline Desbordes-Valmore et lui même, caché sous un anagramme à la coquetterie un peu frelatée : Pauvre Lelian

Les voici donc les six premiers poètes maudits, copyright opéra mundi, célèbres et obscures comme les chevaliers de la table ronde. Leur écho résonne jusqu’au tréfond de nos trésors de pop culture, et j’ai sans vergogne, prit ses diamants puis d’autres après eux pour les mélanger au brouet de l’époque sans craindre les échos d’autres voleurs avant moi, et au risque de ne pas en avoir le talent.